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  • PARMENIDE « FRAGMENTS »

    Ce qu'on appelle "fragments" est la soixantaine de vers qui nous restent du Poème de PARMENIDE, intitulé " La nature". Ce poème nous vient de la Grèce archaïque.
    C'est peu dire qu'il pose des problèmes de traduction.
    C'est le récit allégorique d'une « initiation » pour parvenir à la connaissance de la vérité unique : c'est l'être qui est.
    L'initié c'est PARMENIDE lui même.

    Il y a dans ce récit :
    - Le chemin que doit faire l'initié.
    - Le lieu où se fait le passage initatique.
    - La vérité auquel l'initié est parvenu.

    Après une initiation, rien n'est plus comme avant.
    De fait rien ne sera plus jamais comme avant en philosophie après PARMENIDE.







    LE POEME DE PARMENIDE


    I


    Les cavales qui m'emportent au gré de mes désirs, se sont élancées sur la route fameuse
    de la Divinité, qui conduit partout l'homme instruit;
    c'est la route que je suis, c'est là que les cavales exercées entraînent le char qui me porte.
    Guides de mon voyage, les vierges, filles du Soleil, ont laissé les demeures de la nuit et, dans la lumière, écartent les voiles qui couvraient leurs fronts.
    Dans les moyeux, l'essieu chauffe et jette son cri strident
    sous le double effort des roues qui tournoient
    de chaque côté, cédant à l'élan de la course impétueuse.
    Voici la porte des chemins du jour et de la nuit,
    avec son linteau, son seuil de pierre,
    et fermés sur I'éther ses larges battants,
    dont la Justice vengeresse tient les clefs pour ouvrir et fermer.

    Les nymphes la supplient avec de douces paroles
    et savent obtenir que la barre ferrée
    soit enlevée sans retard; alors des battants
    elles déploient la vaste ouverture
    et font tourner en arrière les gonds garnis d'airain ajustés à clous et à agrafes; enfin par la porte
    elles font entrer tout droit les cavales et le char.

    La Déesse me reçoit avec bienveillance prend de sa main
    ma main droite et m'adresse ces paroles:
    « Enfant, qu'accompagnent d'immortelles conductrices, que tes cavales out amené dans ma demeure, ¬sois le bienvenu;
    ce n'est pas une mauvaise destinée qui t'a conduit sur cette route éloignée du sentier des hommes;
    c'est la loi et la justice. I1 faut que tu apprennes toutes choses,
    et le cœur fidèle de la vérité qui s'impose,
    [30] et les opinions humaines qui sont en dehors de le vraie certitude. Quelles qu'elles soient, tu dois les connaître également, et tout ce dont on juge.
    il faut que tu puisses en juger, passant toutes choses en revue.






    II

    Allons, je vais te dire et tu vas entendre
    quelles sont les seules voies de recherche ouvertes à l'intelligence;
    l'une, que l'être est. que le non-être n'est pas,
    chemin de la certitude, qui accompagne la vérité;
    l'autre, que 1'être n'est pas: et que le non-être est forcément, route où [5]je te le dis, tu ne dois aucunement te laisser séduire.
    Tu ne peux avoir connaissance de ce qui n'est pas, tu ne peux le saisir ni l'exprimer;
    III

    car le pensé et l'être sont une même chose.

    IV
    V

    II m'est indifférent de commencer d'un coté ou de l'autre; car en tout cas, je reviendrai sur mes pas.

    VI


    II faut penser et dire que ce qui est; car il y a être :
    il n'y a pas de non-être; voilà ce que je t'ordonne de proclamer.
    Je te détourne de cette voie de recherche.
    où les mortels qui ne savent rien

    [5]s'égarent incertains; l'impuissance de leur pensée
    y conduit leur esprit errant: ils vont
    sourds et aveugles, stupides et sans jugement;
    ils croient qu'être et ne pas être est la même chose
    et n'est pas la même chose; et toujours leur chemin les ramène au même point.

    VII

    Jamais tu ne feras que ce qui n'est pas soit;
    détourne donc ta pensée de cette voie de recherche;
    que l'habitude n'entraîne pas sur ce chemin battu
    ton oeil sans but, ton oreille assourdie,


    [5]ta langue; juge par la raison de l'irréfutable condamnation
    que je prononce.
    VIII

    II n'est plus qu'une voie pour le discours,
    c'est que l'être soit; par là sont des preuves
    nombreuses qu'il est inengendré et impérissable,
    universel, unique, immobile et sans fin.
    [5]I1 n'a pas été et ne sera pas; il est maintenant tout entier,
    un, continu. Car quelle origine lui chercheras-tu ?
    D'où et dans quel sens aurait-il grandi? De ce qui n'est pas? Je ne te [permets
    ni de dire ni de le penser; car c'est inexprimable et inintelligible
    que ce qui est ne soit pas. Quelle nécessité l'eût obligé

    [10]plus tôt ou plus tard à naître en commençant de rien?
    Il faut qu'il soit tout à fait ou ne soit pas.

    Et la force de la raison ne te laissera pas non plus, de ce qui est,
    faire naître quelque autre chose. Ainsi ni la genèse
    ni la destruction ne lui sont permises par la Justice; elle ne relâchera
    [pas les liens

    [15]où elle le tient. [ Là-dessus le jugement réside en ceci ] :
    Il est ou n'est pas; mais il a été décidé qu'il fallait
    abandonner l'une des routes, incompréhensible et sans nom, comme sans vérité,
    prendre l'autre, que l'être est véritablement.
    Mais comment ce qui est pourrait-il être plus tard? Comment aurait-il pu devenir?
    [20]S'il est devenu, il n'est pas, pas plus que s'il doit être un jour.
    Ainsi disparaissent la genèse et la mort inexplicables.
    II n'est pas non plus divisé, car Il est partout semblable;
    nulle part rien ne fait obstacle à sa continuité, soit plus,
    soit moins; tout est plein de l'être,





    [25]tout est donc continu, et ce qui est touche à ce qui est.
    Mais il est immobile dans les bornes de liens inéluctables,
    sans commencement, sans fin, puisque la genèse et la destruction
    ont été, bannies au loin. Chassées par la certitude de la vérité.
    il est le même, restant en même état et subsistant par lui-même;


    [30]tel il reste invariablement; la puissante nécessité
    le retient et l'enserre dans les bornes de ses liens.
    II faut donc que ce qui est ne soit pas illimité;
    car rien ne lui manque et alors tout lui manquerait. Ce qui n'est pas devant tes yeux, contemple-le pourtant comme sûrement présent a ton esprit.
    Ce qui est ne peut être séparé de ce qui est;
    il ne se dispersera pas eu tous lieux dans le monde,
    il ne se réunira pas. . .]
    C'est une même chose, le penser et ce dont est la pensée;





    [35]car, en dehors de l'être, en quoi il est énoncé,
    tu ne trouveras pas le penser; rien n'est ni ne sera
    d'autre outre ce qui est; la destinée l'a enchaîné
    pour être universel et immobile; son nom est Tout,
    tout ce que les mortels croient être en vérité et qu'ils font


    [40]naître et périr, être et ne pas être,
    changer de lieu. muer de couleur.
    Mais, puisqu'il est parfait sous une limite extrême!
    il ressemble à la masse d'une sphère arrondie de tous côtés,
    également distante de son centre en tous points. Ni plus




    [45]ni moins ne peut être ici ou là;
    car il n'y a point de non-être qui empêche l'être d'arriver
    à l'égalité; il n'y a point non plus d'être qui lui donne,
    plus ou moins d'être ici ou là, puisqu'il est tout, sans exception.
    Ainsi, égal de tous côtés, il est néanmoins dans des limites.


    [50]J'arrête ici le discours certain, ce qui se pense
    selon la vérité; apprends maintenant les opinions humaines;
    écoute le décevant arrangement de mes vers.
    - On a constitué pour la connaissance deux formes sous deux noms; c'est une de trop, et c'est en cela que consiste l'erreur.


    [55]On a séparé et opposé les corps, posé les limites
    qui les bornent réciproquement; d'une part, le feu éthérien, la flamme bienfaisante, subtile, légère, partout identique à elle-même,
    mais différente de la seconde forme; d'autre part, celle-ci,
    opposée à la première, nuit obscure, corps dense et lourd.
    [60]Je vais t'en exposer tout l'arrangement selon la vraisemblance,
    en sorte que rien ne t'échappe de ce que connaissent les mortels.


    IX

    Mais puisque tout a été nommé lumière ou nuit,
    et que, suivant. leurs puissances, tout se rapporte à l'une ou à l'antre,
    l'univers est à la fois rempli par la lumière et par la nuit obscure;
    elles sont égales et rien n'est en dehors d'elles.

    X

    Tu sauras la nature de l'éther, et dans l'éther
    tous les signes et du Soleil arrondi la pure
    lumière, ses effets cachés et d'où ils proviennent; tu apprendras les [œuvres vagabondes de la Lune circulaire,

    [5]sa nature; tu connaîtras enfin le ciel étendu tout autour,
    tu sauras d'où il s'est formé et comment la nécessité qui le mène l'a enchaîné
    pour servir de borne aux astres.. .
    XI


    Comment la Terre, le Soleil et la Lune,
    L'éther commun le lait du ciel, l'Olympe
    le plus reculé et les astres brûlants ont commencé
    à se former.
    XII

    Les plus étroites (couronnes) sont remplies de feu sans mélange;
    les suivantes le sont de nuit; puis revient le tour de la flamme.
    Au milieu de toutes est la Divinité qui gouverne toutes choses ;
    elle préside en tous lieux à l'union des sexes et au douloureux enfantement.

    [5]C'est elle qui pousse la femelle vers le mâle et tout aussi bien
    le mâle vers la femelle. . .

    XIII

    Elle a conçu l'Amour, le premier de tous les dieux.

    XIV

    Brillant pendant la nuit, elle roule autour de la Terre sa lueur étrangère.


    XV

    Regardant toujours vers la splendeur du Soleil.

    XVI

    Tel est, soit d'une façon, soit de l'autre, le mélange qui forme le corps et les membres,
    telle se présente la pensée chez les hommes; c'est une même chose
    que l'intelligence et que la nature du corps des hommes
    en tout et pour tous; ce qui prédomine fait la pensée.

    XVII

    A droite les garçons, à gauche les filles.
    XVIII
    XIX


    C'est ainsi que, selon l'opinion, ces choses se sont formées et qu'elles sont maintenant
    et que plus tard elles cesseront, n'étant plus entretenues.
    A chacune d'elles les hommes ont imposé le nom qui la distingue.



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  • LA DIALECTIQUE
    (Argumentation, logique raisonnement).

    PARMENIDE, la dialectique et le cheval pas cher.

    Je citerais ici le prédicat bien connu

    "Tout ce qui est rare est cher. Un cheval pas cher c'est rare. Donc c'est cher."

    Si vous vous en tenez strictement au raisonnement,vous ne pouvez le critiquer.
    Car sa logique interne est correcte. Il vous faut en « sortir » pour pouvoir le prendre en défaut. Car ici la conclusion est paradoxale, donc suspecte d'être erronnée

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  •  

    La notion de création continue à notre époque.




    Je cite :



    "Bien que le modèle du big bang soit le plus popularisé pour expliquer l'origine de l'Univers, il ne s'agit pas de la seule théorie existante. Un autre modèle important est celui de la création continue ou « stationnaire ». Pour un mathématicien, on passe assez facilement du cadre du « big bang » au cadre « stationnaire » et vice-versa, en changeant de variables.
    Dans ce cadre, c'est seulement l'interprétation des différents phénomènes qui change, car les observations sont pour l'essentiel les mêmes (bien qu'il puisse apparaître des différences significatives pour les phénomènes non observables).
    En quelque sorte, au lieu d'un unique « big bang » chamboulant tout (à commencer par les lois de la physique), on a une quantité infinie (partout, tout le temps) de mini-bang qui restent dans le cadre des lois physiques connues, moyennant de petits ajustements de détails.
    • Il n'y a pas de « temps zéro » et de « lieu zéro » unique (big bang). L'écoulement du temps ne change pas avec le temps qui passe, et tous les points se valent sans se ramener à un point unique, c'est pourquoi on appelle ce modèle « stationnaire ».
    • au lieu d'expliquer l'apparent éloignement des objets par une « expansion » de l'univers, on l'explique par la « création continue » (d'où l'autre nom de la théorie) et permanente de matière.
    • Les enseignements que nous donnent les meilleurs télescopes ne valent pas tant par l'âge des événements observés (plus anciens, selon l'interprétation standard) que par la résolution de l'instrument (meilleure et plus fine, selon l'interprétation stationnaire).
    Intuitivement, il est donc logique que les objets les plus lointains s'éloignent toujours plus vite : plus la distance est grande, plus il y a de matière nouvelle qui apparaît et nous séparent un peu plus.
    Au lieu d'avoir une énergie constante et une énergie par unité de volume décroissante, on a une énergie croissante et une énergie par unité de volume constante."

    Je reste très septique.
    Avant PASTEUR et la découverte des microbes, a fleuri la théorie de
    « La génération spontanée », attendons donc la suite avant de se faire une opinion sur cette nouvelle forme cosmique de cette ancienne théorie qui s'est avérée fausse.

    LA PHYSIQUE QUANTIQUE




    Je cite :



    "Comment décrire la notion de vide ? Très facile me direz vous... c'est l'absence de matière et d'énergie, voilà tout ! Si je prends une cloche en verre et que j'y produis un vide très poussé, il est aisé de voir que l'espace occupé pas la cloche est vide de tout : même l'air y est absent.

    Et pourtant... A l'échelle atomique ce qu'on appelle le « vide » est tout à fait différent de celui auquel nous sommes habitués : en fait, le vide n'existe tout simplement pas."
    Fin de citation.

    Ceci n'est pas contradictoire avec PARMENIDE .



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