• Substance et mouvement



    Très estimé PARMENIDE était surnommé dans l'antiquité "LE PERE".
    Dans la tradition occidentale de la philosophie, on considère que Parménide est le père de l'ontologie. En philosophie, l'ontologie est l'étude de l'être en tant qu'être, c'est-à-dire l'étude des propriétés générales de ce qui existe.

    En asseyant de réfléchir en dehors des croyances et des mythes, les premiers philosophes découvrent à travers la pensée de PARMENIDE que les idées peuvent être contraires aux sens.
    Mais pour PARMENIDE tant pis pour les sens, se sont les idées qui ont raison

    "Les cavales qui m'emportent m'ont conduit aussi loin que mon cœur pouvait
    le désirer »-
    PARMENIDE

    Le paradoxe avec PARMENIDE, ce n'est pas tant qu'il commence son récit par le mouvement,(au sens figuré) pour finalement se retrouver avec l'immobilité de l'être !
    Mais que partant de la réalité concrète de l'être il en soye arrivé à un rigoureux système, purement intellectuel et assez éloigné de ce que constatent nos sens.
    Pour asseoir son raisonnement PARMENIDE aurait dû commencer par la
    réalité matérielle.

    LES ATTRIBUTS DE L'ETRE

    (L'attribut exprime la qualité, la nature...) Quand on dit la substance est un attribut de l'être cela veut dire que l'être ne peut exister sans substance. Un être qui ne « brise » pas le néant n'existe pas. On ne peut supprimer la substance sans supprimer l'être lui même.

    SUBSTANCE MOUVEMENT ET PLURALITE.

    LA SUBSTANCE DE L'ETRE.
    Un être c'est une existence qui a en commun avec toutes les autres existences, la substance.
    Qu'entend on par substance ?
    Examinons à nouveau un univers qui ne serait composé qu'un d'un seul grain de sable.
    Ce grain de sable suffit à lui seul à empêcher qu'il n'y ait que du néant. Cette propriété est commune à tous les êtres, on l'appelle la substance.

    Cependant la substance n'est pas détachable de l'être.
    La seule possibilité de l'existence de l'être, n'empêche pas le néant.
    Il faut que l'être soye effectivement, ou la substance n'est pas.
    Il ne peut y avoir par exemple un univers vide avec la possibilité théorique d'une substance non incarnée dans une existence réelle. Un tel univers ne peut être possible. Sans aucun être c'est le néant.
    La substance n'est qu'un attribut de l'être.

    LA PLURALITE.
    L'être ne se contente pas « d'être là », il « existe » et son existence est faite de moments successifs. L'existence ne peut pas être immobile. Elle s'inscrit dans un temps qui lui n'est pas figé.
    Cette existence n'est pas unique, d'autres êtres existent eux aussi. Elle n'est pas non plus le monopole d'un « être » abstrait. Mais la réalité d'êtres concrets.
    L'existence est un attribut de l'être.
    L'être unique niant la pluralité et la mobilité peut se concevoir intellectuellement.
    Mais il ne peut pas exister concrètement.

    LE MOUVEMENT

    L'IMMOBILITE ABSOLUE
    La substance ne peut être affectée par aucun mouvement. L'être est ou n'est pas. L'immobilité de l'être est absolue par rapport à la substance mais aussi par rapport au néant. Il ne peut ni mourir, il retournerait au néant, ni renaître, il reviendrait du néant

    IMMOBILITE RELATIVE
    Dans un univers avec un seul être tout mouvement est impossible dans l'absolu.
    Mais il n'y a pas non plus de possibilité de mouvement relatif. Puisque par hypothèse il n'y a qu'un seul être.
    En l'absence de référent le mouvement relatif ne peut même pas être pensé.
    Dans un univers où il existerait plusieurs êtres. Il y aurait la possibilité d'un mouvement relatif entre les êtres. Les uns par rapport aux autres.

    L'IMMOBILITE NECESSAIRE DE LA PENSEE
    Si l'être est immobile, tout est immobile. Et jusqu'à la pensée qui est immobile avec l'être. C'est ce que PARMENIDE dit à deux reprises:
    La première.
    « C'est la même chose que penser et être.»
    Et plus loin il insiste :
    «Or c'est le même que penser et ce à dessein de quoi il y a une pensée.»

    L'IMMOBILITE DE L'ETRE EST IMPOSSSIBLE
    L'être unique niant la pluralité et la mobilité peut se concevoir intellectuellement. Mais il ne peut pas exister concrètement. Car pour exister il faudrait qu'il puisse s'inscrire dans le temps.
    En niant le mouvement et la pluralité PARMENIDE ne pense pas à un être immatériel car alors il dirait qu'il y a aussi des êtres matériels qui possèdent eux le mouvement et la pluralité. La notion d'éternité de l'être chez PARMENIDE renvoie plutôt à une idée de permanence dans laquelle le temps n'existerait pas. Pour exister le temps doit s'écouler. Ce qui lui est impossible dans le système de PARMENIDE, ou l'être n'est qu'un moment de la pensée. Moment qui se confondant avec l'être s'est immobilisée en lui.
    Et si l'existence et le temps ne peuvent pas être immobiles, alors l'être non plus et avec lui la pensée qui va pouvoir constater les mouvements relatifs de l'être.

    CONCLUSION
    En rejetant la réalité des sens PARMENIDE en arrive à une pensée immobile, avec un être immobile, dans un temps immobile !
    Mais au final, trop absolu son être en devient inutilisable pour la compréhension du réel.
    Et sans cette compréhension il n'a lui même aucune réalité.

  • Commentaires

    1
    Kaoucaou
    Mardi 5 Septembre 2006 à 17:35
    Voici une analyse
    trés poussée de la pensée de Parmenide ! j'en reste bouche bée ! j'y ai appris beaucoup ! bisous
    2
    Mardi 5 Septembre 2006 à 20:41
    Kaoucaou
    je savais pas moi m^eme que je le savais !!!!
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    3
    Mercredi 6 Septembre 2006 à 10:08
    Bonjours Philotes
    "Je pense donc je suis" La pensée carthésienne se rapproche un peu de "C'est la même chose que penser et être". Parménide est un peu difficile à suivre , mais je sais que tu sauras nous transmettre sa pensée. Bises Philotès.
    4
    Mercredi 6 Septembre 2006 à 11:08
    a LadyHawk
    «C’est le même que penser et être » de PARMENIDE ne réponds pas au même objectif que le "je pense donc je suis" de DESCARTE. Ce n'est pas le même questionnement. Ce qui est intéressant dans le rapprochement c'est qu'ils arrivent tous les deux à la même conclusion : Penser c’est être !
    5
    Mercredi 6 Septembre 2006 à 11:32
    Exactement Philotès
    On arrive toujours à cette même constatation, tant que l'on pense, on est vivant.. Les animaux pensent ils pour être ? That is the question, et pourtant ils sont eux aussi. A méditer. Bisous Philo..
    6
    Mercredi 6 Septembre 2006 à 13:47
    lady tu me fait rêver
    Ils rêvent donc ils pensent !!!
    7
    Mercredi 6 Septembre 2006 à 20:17
    bien sur qu'ils pensent
    mais peut être pas de la même facon ! ou moins longtemps ! Belle illustration ! bisous philotes
    8
    Jeudi 7 Septembre 2006 à 12:22
    kaoucaou
    pourtant tu sait que les bêtes pensent. Tu me connait assez pour ne pas le savoir !!!
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